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Lairet

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Pour passer de sillon sauvage à décharge, il suffit d’une décennie. Pendant que s’échafaude le progrès, l’air se condense, les cours d’eau s’enveniment. À faire mourir les poissons. À dégoûter le ciel. 

 

Lairet devient souillure. Une tranchée où vont pourrir les rejets de notre activité. Une tranchée d’immondices, de déjections. 

 

Et au lieu d’arrêter le carnage. Au lieu de remettre du bleu dans l’eau, un peu de transparence, on choisit de l’enfouir, de la canaliser.

 

Beau terme de bureaucrate pour désigner l’étouffement.

 

On enferme sa fureur dans le béton comme on domestique le sauvage. Aucune tolérance pour la liberté. L’immaculé. Pour tout ce qui déborde de nos plans.

 

Aux confluences du génie et de l’absurde, la fière espèce continue de dominer.

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